Le patrimoine mémoriel des guerres

Sentinelles de pierre

Les monuments aux morts de la guerre de 1914-1918 dans la Nièvre

 Hervé Moisan

Antoine Prost (Préfacier)

Éditions Bleu autour, 2013, 365 p.

« Le deuil de la guerre, auquel les commémorations ont contribué, est achevé ; ce qui était rassemblement ému et intense devient cérémonie, écrit Antoine Prost dans sa préface. Il faut maintenant que l’histoire prenne le relais de la mémoire. Tels sont, précisément, le sens et l’ambition de ce livre. »

Ce livre s’ouvre sur une typologie des monuments aux morts. Sont-ils situés à l’ombre de l’église ou dans l’aire, plus civique et républicaine, de la mairie ou de l’école ? S’agit-il, et pourquoi, d’une stèle, d’un obélisque, d’une tombe, d’une statue, d’un mur couvert des noms des victimes ? Quelle est la symbolique de leurs inscriptions ? Autant de traits qui, combinés, déterminent le sens — civique, patriotique, funéraire, pacifiste — de chaque monument.  

« Présents partout, les monuments sont partout différents, et chacun mérite d’être considéré avec attention si l’on veut en comprendre la signification, selon Antoine Prost. C’est l’immense mérite du travail d’Hervé Moisan que de nous y convier pour le département de la Nièvre. »  

Un travail monumental : l’auteur a établi la monographie détaillée et vivante, très vivante, des trois cent vingt-cinq monuments aux morts de la Nièvre, qui sont tous photographiés ; il s’est même attaché à expliquer pourquoi certaines communes en sont dépourvues ; il fournit de surcroît des indications sur tous les agents-voyers, architectes, entrepreneurs et industriels impliqués dans l’érection des monuments du département ; il livre in fine un tableau statistique sur le nombre de morts par commune rapporté à ceux des électeurs en 1911 et des habitants en 1913 (où l’on apprend que la Nièvre a perdu plus de 13 % de sa population adulte masculine au cours du conflit).  

Ce luxe d’informations sur un échantillon significatif (environ un centième) des monuments aux morts de la Grande Guerre en France fait de cet ouvrage une référence. Cela explique que sa première édition, en 1999, ait trouvé un large public au-delà de la Nièvre et ait été épuisée en moins d’un an. Sa réédition, fin 2013, à l’aube du centenaire de la Grande Guerre, s’imposait. Elle a été enrichie par l’auteur qui a noté les déplacements ou transformations subis depuis 1999 par certains monuments et qui a recueilli de nouvelles informations issues des plus récentes recherches. Sa maquette, enfin, a été entièrement refondue et modernisée.   

Date de modification : 26 novembre 2013

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