Neuve-Chapelle
62840
Croix de guerre
Commune titulaire de la Croix de Guerre 1914-1918 (25 septembre 1920)
Durant la guerre
La bataille de Neuve-Chapelle (10 - 13 mars 1915)
La bataille de Neuve-Chapelle est la première attaque à grande échelle lancée par l’armée britannique depuis le début de la guerre, alors quelle se remet des épreuves de l’hiver et qu’arrivent d’importants renforts.
Dans les premiers mois de 1915, Joffre, commandant en chef de l’armée française, considère que le renforcement numérique des armées alliées sur le front ouest doit permettre l’offensive, pour tenter de rompre le front allemand, mais aussi pour alléger la pression que subit la Russie. French, son homologue britannique, partage la même analyse, considérant, en outre, que la guerre de tranchées exerce une influence désastreuse sur le moral de ses troupes. Le plan de Joffre consiste à réduire le grand saillant allemand fixé en octobre 1914, en l’attaquant à ses deux extrémités, l’Artois, au nord, et la Champagne, au sud. En Artois, la reprise des réseaux ferroviaires de la plaine de Douai constituerait une grave menace pour les Allemands.
Cependant, la réorganisation du dispositif britannique, liée à la relève des troupes en position à Ypres et aux préparatifs de l’opération des Dardannelles, incite French à déclencher une offensive autonome, préalable à celle préparée par les Français dans le secteur de Notre-Dame-de-Lorette. L’objectif initial est limité : il s’agit de prendre le village de Neuve-Chapelle, qui forme un saillant allemand dans la ligne britannique, et, si possible, de s’emparer de la crête d’Aubers, un relief de quelques mètres au-dessus de la plaine, mais constituant un point d’observation important. French pense aussi possible de déboucher à l’arrière du front et de menacer les défenses de Lille, tout proche.
Quatre divisions, 40 000 hommes, ont été regroupées sur un secteur de front de 3 km de largeur seulement, au matin du 10 mars. L’attaque d’infanterie, programmée à 7h30, est précédée d’un puissant bombardement d’artillerie, extrêmement concentré, assuré par 342 canons, en grande partie dirigés par des avions de reconnaissance du Royal Flying Corps. D’une durée de 35 minutes, ce bombardement déverse plus d’obus que l’armée britannique n’en a tiré pendant toute la guerre des Boers, quinze ans plus tôt, ce qui traduit le changement d’échelle considérable induit par la Grande Guerre ; un second barrage, de 30 minutes, doit frapper les secondes lignes. Rapporté au métrage du front concerné, ce bombardement est le plus puissant organisé avant les grandes offensives de 1917.
Si les Britanniques et l’essentiel du Corps indien progressent rapidement dans le village, dans un secteur faiblement défendu, une brigade des Gharwal Rifles subit de lourdes pertes en attaquant une partie des lignes allemandes épargnées par le bombardement. Mais après un succès initial, obtenu en quelques heures, les Britanniques sont paralysés par des problèmes de communication et par le manque de munitions, et la progression est enrayée. Après avoir rameuté des renforts depuis Lille, le prince Ruprecht de Bavière lance une contre-attaque, le 12 mars. La tentative des Britanniques de prendre la crête d’Aubers se heurte à des lignes de barbelés intactes et les pertes sont énormes. Les combats cessent le 13 mars. Le gain britannique est limité – 2 km en profondeur, sur 3 km de large –, pour des pertes considérables : 7 000 Britanniques et 4 200 Indiens ont été tués ou blessés ; les Allemands ont subi des pertes similaires et 1 700 de leurs hommes ont été faits prisonniers. Une percée a été réalisée, mais elle n’a pu être exploitée. Cette tragique histoire se répète, sur l’ensemble du front, jusqu’au printemps 1918.
French attribue son échec à l’insuffisance des stocks d’obus pour le barrage d’artillerie. Dès lors, les bombardements préparatoires s’étendront sur plusieurs jours, mais au détriment d’un élément capital : la surprise. Les Allemands seront, désormais, en mesure de réagir en faisant appel à leurs réserves sur le secteur de l’offensive à venir.
Yves LE MANER
http://www.cheminsdememoire-nordpasdecalais.fr/comprendre-et-approfondir/batailles/la-bataille-de-neuve-chapelle-10-13-mars-1915.html
Lors de l’inauguration du monument Indien, Rudyard Kipling était présent (cf Grand Écho du 8/10/1917)
Après la première guerre mondiale, le village a été adopté par Blackpool.
La bataille de Neuve-Chapelle est la première attaque à grande échelle lancée par l’armée britannique depuis le début de la guerre, alors quelle se remet des épreuves de l’hiver et qu’arrivent d’importants renforts.
Dans les premiers mois de 1915, Joffre, commandant en chef de l’armée française, considère que le renforcement numérique des armées alliées sur le front ouest doit permettre l’offensive, pour tenter de rompre le front allemand, mais aussi pour alléger la pression que subit la Russie. French, son homologue britannique, partage la même analyse, considérant, en outre, que la guerre de tranchées exerce une influence désastreuse sur le moral de ses troupes. Le plan de Joffre consiste à réduire le grand saillant allemand fixé en octobre 1914, en l’attaquant à ses deux extrémités, l’Artois, au nord, et la Champagne, au sud. En Artois, la reprise des réseaux ferroviaires de la plaine de Douai constituerait une grave menace pour les Allemands.
Cependant, la réorganisation du dispositif britannique, liée à la relève des troupes en position à Ypres et aux préparatifs de l’opération des Dardannelles, incite French à déclencher une offensive autonome, préalable à celle préparée par les Français dans le secteur de Notre-Dame-de-Lorette. L’objectif initial est limité : il s’agit de prendre le village de Neuve-Chapelle, qui forme un saillant allemand dans la ligne britannique, et, si possible, de s’emparer de la crête d’Aubers, un relief de quelques mètres au-dessus de la plaine, mais constituant un point d’observation important. French pense aussi possible de déboucher à l’arrière du front et de menacer les défenses de Lille, tout proche.
Quatre divisions, 40 000 hommes, ont été regroupées sur un secteur de front de 3 km de largeur seulement, au matin du 10 mars. L’attaque d’infanterie, programmée à 7h30, est précédée d’un puissant bombardement d’artillerie, extrêmement concentré, assuré par 342 canons, en grande partie dirigés par des avions de reconnaissance du Royal Flying Corps. D’une durée de 35 minutes, ce bombardement déverse plus d’obus que l’armée britannique n’en a tiré pendant toute la guerre des Boers, quinze ans plus tôt, ce qui traduit le changement d’échelle considérable induit par la Grande Guerre ; un second barrage, de 30 minutes, doit frapper les secondes lignes. Rapporté au métrage du front concerné, ce bombardement est le plus puissant organisé avant les grandes offensives de 1917.
Si les Britanniques et l’essentiel du Corps indien progressent rapidement dans le village, dans un secteur faiblement défendu, une brigade des Gharwal Rifles subit de lourdes pertes en attaquant une partie des lignes allemandes épargnées par le bombardement. Mais après un succès initial, obtenu en quelques heures, les Britanniques sont paralysés par des problèmes de communication et par le manque de munitions, et la progression est enrayée. Après avoir rameuté des renforts depuis Lille, le prince Ruprecht de Bavière lance une contre-attaque, le 12 mars. La tentative des Britanniques de prendre la crête d’Aubers se heurte à des lignes de barbelés intactes et les pertes sont énormes. Les combats cessent le 13 mars. Le gain britannique est limité – 2 km en profondeur, sur 3 km de large –, pour des pertes considérables : 7 000 Britanniques et 4 200 Indiens ont été tués ou blessés ; les Allemands ont subi des pertes similaires et 1 700 de leurs hommes ont été faits prisonniers. Une percée a été réalisée, mais elle n’a pu être exploitée. Cette tragique histoire se répète, sur l’ensemble du front, jusqu’au printemps 1918.
French attribue son échec à l’insuffisance des stocks d’obus pour le barrage d’artillerie. Dès lors, les bombardements préparatoires s’étendront sur plusieurs jours, mais au détriment d’un élément capital : la surprise. Les Allemands seront, désormais, en mesure de réagir en faisant appel à leurs réserves sur le secteur de l’offensive à venir.
Yves LE MANER
http://www.cheminsdememoire-nordpasdecalais.fr/comprendre-et-approfondir/batailles/la-bataille-de-neuve-chapelle-10-13-mars-1915.html
Lors de l’inauguration du monument Indien, Rudyard Kipling était présent (cf Grand Écho du 8/10/1917)
Après la première guerre mondiale, le village a été adopté par Blackpool.
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