Né à Lesquin – le 8 mars 1882 –, c’est bien sous la bannière lilloise qu’il participe aux Jeux olympiques. L’édition de 1900, à Paris, ayant de particulier que les athlètes concouraient pour une ville ou une association. Charles Devendeville, lui, était licencié chez les Tritons lillois.

Mort au front

Le premier champion olympique de natation française est désormais nommé, même si son destin aurait pu être tout autre si, ce jour-là, « le troisième, un Danois, Peter Lykkeberg, avait mieux compris le règlement : il est resté 1 minute 30 en apnée mais n’a parcouru que 28,50 m, au lieu des 60 réglementaires », rapporte Jean-Pierre Guilbert. Également en lice dans la compétition de water-polo, avec son club, Charles Devendeville ne connaîtra pas le même sort.

Comme beaucoup d’autres athlètes des premiers Jeux, il sera appelé sous les drapeaux au début de la Première Guerre mondiale et affecté comme soldat au 1er régiment d’infanterie basé à Cambrai. Cette fois aussi, il fut tragiquement le premier… des neuf champions olympiques français morts pendant ce conflit. Le Nordiste tombe au front le 19 septembre 1914, à Reims, des suites de blessures. Et si certains ont échappé à l’oubli en prêtant leur nom à un stade, comme Jean Bouin, d’autres comme lui ont disparu des mémoires : « La seule reconnaissance qu’il a, c’est une rue à son nom et une stèle hommage inaugurée il y a dix ans, à Lesquin. »