Le patrimoine mémoriel des guerres

6000 monuments au 10 juin 2014

Le 10 juin 2014 à 14 h, nous venons d'atteindre les 6000 monuments aux morts pour la France

Le gros afflux de dépôts nous a mis en retard dans l'administration de la base. Nous comptons encore 2091 dépôts à traiter.

La bonne nouvelle : un nouvel administrateur a rejoint l'aventure : Les Archives départementales de la Saône et Loire. Ils administreront les dépôts pour le 71.
Merci à eux et souhaitons que cet exemple sera suivi par beaucoup d'autres.

Parmi les nouveaux monuments rentrés dans la base depuis le 4 mai, en voici quelques-uns remarqués pour une certaine originalité :

Une petite maison couverte d'ardoises et vitrée devant, dans laquelle repose un poilu, très jeune, imberbe, sur un drapeau posé sur une pierre blanche posée sur un socle bleu, blanc, rouge.

Sur un côté de la maisonnette, un cadre contenant douze sachets et douze noms de soldats et de lieux de bataille.

Inscrit sur le cadre : "Cette urne renferme douze sachets de la terre où furent tués nos valeureux soldats; sur chacun sont inscrits leur nom, prénom et lieu de leur dernier combat".

65400 - BUN
65400 - BUN

63130 - ROYAT

Un soldat, qui semble dormir, tant il est naturel, est étendu, la tête sur sa couverture roulée sur le havresac, le bras gauche est replié, la main sur le cœur qu'une balle impie vient de traverser. À ses pieds se tiennent deux paysans auvergnats âgés, un homme en blouse, debout, tête nue, aux traits douloureux, mais résignés, les mains contractées sur un chapeau qu'il froisse contre sa poitrine ; à coté, à genoux, les deux mains jointes avec ferveur, une femme, en mante et bonnet tuyauté.
Les deux vieux prient avec une ardeur émue pour le fils qui n'est plus. Il semble qu'on leur voit remuer les lèvres. À leur vue on se tait, on se découvre et on attend le sanglot déchirant près à s'échapper de leur sein oppressé. Ils prient pour ce fils aimé et aussi pour cet orphelin qui, guidé par sa jeune mère éplorée, va mettre à la tête de son père la couronne des braves.
Cet enfant contemple amoureusement ce père que la tendresse maternelle lui donne, matin et soir, comme exemple. Il s'en souviendra éternellement et saura l'égaler en honnêteté, en bravoure, en un mot, être comme lui un homme de devoir, un vrai Français.
Cette jeune mère, poussant son fils vers la chère et glorieuse dépouille, est bien encore de chez nous. Elle en a gardé le type, malgré ses vêtements et sa toque. Elle ne porte plus nos étoffes, nos formes, notre coiffure, parce que, en son esprit, faussé par les sophismes modernes, ne voulant plus être paysanne, mais dame, elle copie les modes de la ville; son âme cependant est restée intacte. Elle souffre immensément et cette douleur intense reflétée sur sa figure en a tiré les traits. Rien ne la consolera de la perte de ce compagnon fidèle qu'elle s'était donné.
Tout, en cette oeuvre, est calme, puissamment douloureux, mais vrai est combien !  Ces deux vieux, nous sont connus, nous les avons rencontrés quelque part en notre Auvergne. Ces physionomies nous sont familières et leurs vêtements, cette mante, ce bonnet rond, ce chapeau mou et jusqu'à ce pantalon large (ces braies) sont bien de nos montagnes.
Texte extrait de : http://www.regardsetviedauvergne.fr/2013/11/le-monument-aux-morts-pour-la-france-de.html

63130 - ROYAT
63130 - ROYAT

Deux monuments où les armes sont mis en avant :

42270 - SAINT-PRIEST-EN-JAREZ
42270 - SAINT-PRIEST-EN-JAREZ

Monument original en forme d'épée

77760 - LA CHAPELLE-LA-REINE
77760 - LA CHAPELLE-LA-REINE

les obus forment la décoration au sommet de la colonne

Au fil des recensements, on voit des monuments se transformer : un exemple récent celui de 73500 - SAINT-ANDRÉ
où la figure "naïve" d'un poilu encadré de canons et d'obus a été remplacée par une sculpture contemporaine en acier :

Merci à tous ceux qui participent à ce travail de mémoire
et continuons !

Date de modification : 6 octobre 2014

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